Code de la route et brouette nuptiale

Code de la routeRepiquée dans le « Code la Route » humoristique commenté par Paul Weyemberg, publié chez Louis Desmet-Verneuil à la fin des années 30, cette sympathique illustration de Jules Marie Canneel est un clin d’œil champêtre aux Écaussinnois…

Jules Marie Canneel était un illustrateur, peintre et caricaturiste, auquel on doit notamment les images de « L’intelligence des fleurs » de Maurice Maeterlinck.  L’artiste a ici croqué une scène furieusement rustique qui renverrait aujourd’hui à la télé-réalité du style « L’amour est dans le pré ». La fille est ronde et joviale, et l’homme, casquette vissée sur le crâne et pipe entre les lèvres, est rural et pas vraiment sexy.

Le retour du goûter matrimonial d’Ecaussines (orthographié avec un seul N à l’époque) s’opère en brouette (nuptiale, pour l’occasion), cochon en tête. Tiens, ça me fait vaguement songer à un célèbre tableau du sulfureux Namurois Félicien Rops.

brouette nuptiale


Obtenir son permis en 1938 :

les doigts dans le nez !

zsans titre-numérisation-01 (copier)Le monde était nettement plus simple en 1938. Surtout lorsqu’il s’agissait d’obtenir son permis de conduire. Le fascicule vendu à l’époque au prix de 4 francs, comportait 32 pages, dont dix consacrées aux motocyclistes, aux conducteurs de poids lourds et de transports en commun. C’est dire si ce n’était pas sorcier…

Cette petite brochure qui figurait dans le lot de livres ayant appartenu à mon grand-père, est saisissante aujourd’hui. Elle contient tous les éléments qui vont permettre au futur conducteur de se faufiler dans le trafic naturellement très fluide jadis. L’essentiel des questions porte sur les connaissances techniques du véhicule (qu’est-ce qu’un châssis ? À quoi servent des pistons, le dynamo ou le différentiel ? Que faire si le moteur ne démarre pas ?

En réalité, l’examen portait sur les connaissances pratiques, techniques et sur le code de la route. Et à ce temps-là, il n’était pas bien compliqué car il y avait, selon ce fascicule, 31 signaux (de danger, d’interdiction, de prudence et d’indication). Assez curieusement, il n’existait pas de signal d’arrêt. Le bon sens n’était sans doute pas ce qui caractérisait nos aïeux à juger par les illustrations de cette double page. « Ne jamais doubler si une voiture vient en sens contraire », précise-t-on.

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Si les règles étaient moins élaborées que de nos jours, le permis de conduire était indispensable pour les véhicules électriques, à vapeur et « même les chariots électriques du type de ceux en usage dans les gare ». Ce livret ayant été publié en France, les règles en Belgique étaient différentes puisque le permis de conduire est seulement devenu obligatoire en 1969. Avant cela, on pouvait l’obtenir sur simple demande à l’administration communale. Jusqu’en 1977, on pouvait avoir le permis en passant uniquement un examen théorique. La Belgique a donc été le dernier pays d’Europe à adopter l’obligation de passer épreuves théorique et pratique pour décrocher le précieux sésame à partir de 1977.

Pour l’anecdote, voici les signaux qu’on pouvait rencontrer en 1938.

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