Tournée générale ! (1)

Au début du siècle dernier, il y avait pléthore d’estaminets, de cafés et d’hôtels à Ecaussinnes, comme dans toutes les localités d’ailleurs. Les divertissements n’étaient pas légion et les bistrots constituaient un lieu de socialisation et de convivialité mais aussi parfois de dévergondage. Au début du XXe siècle,  certains avaient le gosier en pente et s’aventuraient, par la même occasion, sur la mauvaise pente. On y grillait une cigarette, on discutait des derniers potins du village, on picolait beaucoup, on contait fleurette aux Ecaussinnettes, bref, on refaisait le monde.

Quant aux hôtels sur le sol écaussinnois, ils étaient bien nécessaires pour accueillir les touristes, les travailleurs de passage ou les représentants de commerce. Dans les années 60, j’ai gardé le souvenir d’avoir joué aux soldats avec un petit garçon venu de France. Ses parents séjournaient au restaurant Le Pilori qui avait réservé une poignée de chambres pour les visiteurs. Je pense que son père devait probablement honorer un contrat pour une carrière ou une entreprise du village.

Des hôtels à la pelle

Michel Desanthoine m’a communiqué le fruit de ses collections sur les bâtiments qui ont jadis abrité des cabarets à Ecaussinnes. Il possède quelques photos et cartes postales sur le thème, et a collecté des renseignements qu’il accepte de partager sur « Tunnel des Amoureux ».

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Pub Moulin Rouge (Copier)
Extrait de la Sennette du 5 fév. 1939

Surplombant la Sennette, sur la rue des Carrières de l’Avedelle, le numéro 2 de la rue était un café appelé « Le Moulin rouge ». Selon Michel Desanthoine, c’était également un salon de danse. La photo ancienne a été prise par Jean Descuyteneer qui était boulanger à Belles-Têtes. La suivante est un cliché récent de Michel Desanthoine, placé au même endroit. À signaler qu’il y a toujours un arrêt de bus TEC presque en face, qui porte toujours le même nom.

Hotel Métropole (Copier)
La carte postale provient de la collection de Michel Desanthoine
Hôtel Métropole auj (Copier)
Aujourd’hui, la physionomie des étages supérieurs est demeurée identique

Le quartier de la gare comportait jadis de nombreux hôtels : l’Hôtel Central, l’Hôtel du Centre (juste à côté), l’Hôtel Brainois, l’Hôtel Métropole… pour ne citer que ceux-là. L’Hôtel Métropole était idéalement situé dans la rue des Rivaux, juste derrière la gare. À l’époque, il fallait franchir la passerelle qui enjambait les voies. L’abbé Léon Jous en parle dans « Les Ecaussinnes en cartes postales ». La passerelle métallique a été démantelée au début des années 1970 et nombreux sont ceux qui la regrettent encore. Demeure toujours chez quelques Ecaussinnois qui ont connu, le persistant souvenir des volutes de fumée des locomotives à vapeur qui s’engouffraient, coquines, sous les jupes et qui s’enroulaient en voiles blanches autour des enfants enjoués. L’Hôtel Métropole à la rue des Rivaux (actuellement rue Arthur Pouplier) était également le lieu de rencontre du Cercle libéral. La maison accueillait de nombreux voyageurs de commerce qui venaient en masse traiter des affaires avec les industriels du cru.

En regardant la carte postale de plus près, on remarque que le Métropole n’était pas seulement un hôtel, c’était en effet aussi une pâtisserie, une épicerie et l’on pouvait également bénéficier des services d’un coiffeur, E. Debaix. Il était autrefois fréquent d’avoir un salon de coiffure dans un cabaret.

(À suivre)

8 réflexions sur « Tournée générale ! (1) »

  1. J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.

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