Aux racines du manoir … Henry Lejeune

PiloriJ’avais évoqué la Place du Pilori, et l’établissement qui abritait jadis les « Racines du Manoir », mouvement initié par le peintre Henry Lejeune. J’aimerais mettre en exergue les commentaires de ses enfants, Nadine et Frédéric qui m’ont fait la gentillesse de réagir.

« Le Pilori était avec le Royal, le quartier général de notre père, Henry Lejeune », écrit Nadine Lejeune. « C’est là qu’il refaisait le monde avec les fidèles qui, années après années sont devenus les chevilles des « Racines du Manoir ». Faut-il parler de « réunions » peu importe le nom, les idées foisonnaient et les projets se concrétisaient parfois en expos. Jacques Ducaju le poète, Jacques Deblocq, Charles Timmermans, Jean-Pierre Stassin, Maurice Robert, Jules Regner, le « sage » se tenant plus à l’écart des idées révolutionnaires mais toujours là avec Andrée pour donner le coup de main… j’en oublie… qu’ils me pardonnent et qu’ils ajoutent leur nom à la liste…

Le moteur de tout cela, Henry Lejeune reste encore aujourd’hui sur la barricade de ses idées, il est toujours, comme disait Achille Chavée, « un vieux peau rouge qui ne marche pas à la file indienne ». Il est encore bien des anecdotes à remettre à leurs justes places avant que les mémoires de ceux qui y étaient ne s’éteignent…

Henry est toujours aussi ce livre ouvert sur son village même si il en est éloigné.

Je sais aussi qu’une chose lui tient à cœur aujourd’hui et celle là est gravée en lettres de sang et de larmes, c’est l’histoire de son frère Alphonse LEJEUNE injustement oublié dans les anales d’une guerre peut-être lointaine mais encore présente dans les cœurs de beaucoup.

Pas de trace de lui au « petit maquis » et pourtant pendant cette guerre, Alphonse était le garagiste « officiel »de la résistance, il réparait les véhicules, en cachait d’autres dans son atelier et finalement fût arrêté en répondant à un appel de la résistance.

Je demande que l’on reconnaisse son sacrifice et son courage et que l’on répare ainsi une injustice qui même si elle n’est plus d’actualité reste une plaie dans les cœurs de ceux qui l’ont connu. » 

Son fils Frédéric ajoute : « C’est vrai que n’importe qui pouvait être cloué à tout moment au Pilori par un orateur allumé, mais l’ambiance ne quittait jamais le registre de la plaisanterie dérisoire. André veillait au grain : colosse aux yeux d’argile, on était là pour boire, rigoler et écouter du jazz. Et pas n’importe quoi; les meilleurs musiciens d’Europe s’il vous plait. Merci a toi André pour ce que tu as fait découvrir avec tant de passion et de générosité. Merci à vous, tous les clients de l’époque, pour m’avoir fait rêver d’anarchie, de révolution et de Coltrane. »

Électroniquement protégé contre le vol

Mika Shoe, c’est du passé à Ecaussinnes. Enfin, pas tout à fait. Les fantômes de l’oubli, les vandales et les intempéries ont à jamais défiguré ce bâtiment industriel. Lorsque je me promène du côté de cet ancien complexe commercial, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’oeil sur cet immeuble dégradé qui me fascine… L’autre jour, j’ai souri en photographiant cette plaque qui vantait la sécurité des lieux : « électroniquement protégé contre le vol ». Si l’on devait se débarrasser définitivement de ce chancre, j’aurais quand même un petit pincement au coeur… C’est superbement laid et morose… gothique, quoi.

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Promenades au creux du passé d'un village coquet et coquin…