Parc du château-fort : petite bulle de verdure désertée…

L’endroit est bucolique… ou plutôt était. La photographie actuelle en a fini depuis belle lurette avec la reproduction fidèle de la réalité. Elle embellit la vérité, elle la glamorise par la vertu des logiciels de retouche photographique.

2944223713Mon appareil digital n’a, cette fois, pas guetté le « détail qui tue » dans le parc arboré du château-fort d’Ecaussinnes-Lalaing. Comme ailleurs, les vandales et l’indifférence ont altéré le charme des lieux. Les terrains de tennis semblent voués à l’abandon. Les pistes de pétanque ont-elles servi, un jour? La nature qui a repris ses droits sur cet espace, a fort heureusement bien fait son œuvre, elle. De façon délicate mais sauvageonne. Et non à la manière barbare et sauvage des vandales. Le terrain de jeux pour enfants attire bien peu de galopins. La buvette n’a plus ouvert ses portes depuis longtemps et le supposé office du tourisme du coin donne sur un mur.

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Selon un article de la Libre Belgique du 25 juillet 2011, le parc coûterait trop cher pour être entretenu et susciterait peu d’intérêt pour la population.

http://www.lalibre.be/actu/hainaut/article/675060/le-parc-du-chateau-trop-cher.html

Le parc avait fait l’objet en 1982, d’une convention entre la commune et la fondation van der Burch. La commune s’engageait à entretenir le terrain. Ce bail de 27 ans arrivait à terme en 2009 et depuis cette année, les choses stagnent. Les propriétaires désirent que l’administration s’occupe également des espaces verts et de la pose d’une clôture. Lors du dernier conseil communal de cette saison, la question était revenue sur le tapis. La majorité proposait de renégocier un bail emphytéotique mais l’opposition a rejeté cette éventualité, arguant qu’un investissement dans le parc serait une façon de jeter l’argent par les fenêtres, vu le désintérêt des habitants pour le lieu et le projet de construction de terrains de tennis aux abords du hall omnisports.

Et pourtant, cet endroit calme et ombragé mérite assurément plus d’égards. Ne fut-ce que parce qu’il fait rêver.

Billet de train Braine/Ecaussinnes aux enchères

Pour le moment, un objet insolite est en vente sur EBay.com. Il s’agit d’un ticket de train de 3e classe entre Braine-le-Comte et Ecaussinnes, daté du 3 mars 1905. Le vendeur est britannique et les enchères de départ pour le billet ont été fixées à 3,99 £ (+ frais de port). Il ne reste plus que 4 jours et il n’y a pas encore d’enchères… Avis aux amateurs.

http://cgi.ebay.com/U37-BELGIUM-3rd-cl-Braine-le-Comte-Ecaussinnes-Carrs-/270786249225?pt=UK_Collectables_Railwayana_RL&hash=item3f0c1e4209

Aux racines du manoir … Henry Lejeune

PiloriJ’avais évoqué la Place du Pilori, et l’établissement qui abritait jadis les « Racines du Manoir », mouvement initié par le peintre Henry Lejeune. J’aimerais mettre en exergue les commentaires de ses enfants, Nadine et Frédéric qui m’ont fait la gentillesse de réagir.

« Le Pilori était avec le Royal, le quartier général de notre père, Henry Lejeune », écrit Nadine Lejeune. « C’est là qu’il refaisait le monde avec les fidèles qui, années après années sont devenus les chevilles des « Racines du Manoir ». Faut-il parler de « réunions » peu importe le nom, les idées foisonnaient et les projets se concrétisaient parfois en expos. Jacques Ducaju le poète, Jacques Deblocq, Charles Timmermans, Jean-Pierre Stassin, Maurice Robert, Jules Regner, le « sage » se tenant plus à l’écart des idées révolutionnaires mais toujours là avec Andrée pour donner le coup de main… j’en oublie… qu’ils me pardonnent et qu’ils ajoutent leur nom à la liste…

Le moteur de tout cela, Henry Lejeune reste encore aujourd’hui sur la barricade de ses idées, il est toujours, comme disait Achille Chavée, « un vieux peau rouge qui ne marche pas à la file indienne ». Il est encore bien des anecdotes à remettre à leurs justes places avant que les mémoires de ceux qui y étaient ne s’éteignent…

Henry est toujours aussi ce livre ouvert sur son village même si il en est éloigné.

Je sais aussi qu’une chose lui tient à cœur aujourd’hui et celle là est gravée en lettres de sang et de larmes, c’est l’histoire de son frère Alphonse LEJEUNE injustement oublié dans les anales d’une guerre peut-être lointaine mais encore présente dans les cœurs de beaucoup.

Pas de trace de lui au « petit maquis » et pourtant pendant cette guerre, Alphonse était le garagiste « officiel »de la résistance, il réparait les véhicules, en cachait d’autres dans son atelier et finalement fût arrêté en répondant à un appel de la résistance.

Je demande que l’on reconnaisse son sacrifice et son courage et que l’on répare ainsi une injustice qui même si elle n’est plus d’actualité reste une plaie dans les cœurs de ceux qui l’ont connu. » 

Son fils Frédéric ajoute : « C’est vrai que n’importe qui pouvait être cloué à tout moment au Pilori par un orateur allumé, mais l’ambiance ne quittait jamais le registre de la plaisanterie dérisoire. André veillait au grain : colosse aux yeux d’argile, on était là pour boire, rigoler et écouter du jazz. Et pas n’importe quoi; les meilleurs musiciens d’Europe s’il vous plait. Merci a toi André pour ce que tu as fait découvrir avec tant de passion et de générosité. Merci à vous, tous les clients de l’époque, pour m’avoir fait rêver d’anarchie, de révolution et de Coltrane. »

Promenades au creux du passé d'un village coquet et coquin…