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Au temps des fées et des nutons

zIMG_0721a (Copier)Autrefois, nos grand-mères racontaient, le soir au coin du feu, les récits fabuleux de notre terroir. Il existe à Ecaussinnes d’Enghien un endroit baptisé « Trou des Fées ». Il s’agissait d’un massif de pierres. En 1884, ce bloc de dolomie a été dynamité par des ouvriers du chemin de fer pour les besoins de la ligne Ecaussinnes-Clabecq.

On ne tue toutefois pas la poésie d’un lieu. La preuve ? On dit qu’aux temps anciens, des grottes se trouvaient précisément à cet endroit et qu’elles étaient habitées par d’étranges nutons, des espèces de nains au teint sombre et au regard vif, qui ne sortaient qu’à la nuit tombée.

Trou des Fées

Ces curieux personnages savaient mettre la main à tout. Ils étaient de bons cordonniers, d’excellents forgerons, d’habiles tisserands et d’efficaces remouleurs. Qui plus est, ces nutons avaient le cœur sur la main et dispensaient volontiers leurs services aux villageois qui leur confiaient tout travail inachevé devant être fini le lendemain.

Les épouses des nains apportaient, elles aussi, leur contribution en exerçant la profession de lavandière, la nuit venue. On voyait souvent, au crépuscule, de jeunes servantes de ferme portant une hotte pleine du linge sale de ses maîtres, presser le pas vers la grotte aux fées pour y déposer leur labeur.

En matière de rémunération, les nutons n’étaient guère exigeants. Une tartine beurrée, un pot de lait ou quelques produits de la ferme leur suffisaient.

Vint un temps plus ingrat où les humains, non contents d’abuser de ces petits êtres, commencèrent à les dénigrer en glissant des choses immondes entre deux tranches de pain. On raconte que c’est à la suite de ce manque de reconnaissance et de respect que les nutons et les fées disparurent de nos contrées.


Par bonheur, j’ai trouvé cette coupure de presse extraite du journal « La Belgique » (un journal publié sous l’occupation et la censure allemandes) datant du dimanche 5 décembre 1915, qui évoque le Trou aux Fées. On y parle de M. Arthur Peuplier (sic), échevin et ancien surveillant provincial qui va superviser des travaux de voirie réalisés pour… « occuper les chômeurs ». Cette nouvelle route longera, dit-on, le Trou aux Fées aux confins de Henripont.

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