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1949 : les parfums du marché du Sud

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Le samedi 16 avril 1949, c’était Pâques dans le quartier de la Place cousin à Ecaussinnes d’Enghien. Le renouveau se traduisait, ce jour-là, par de fraîches bouffées de légumes et de fruits charnus puisque le marché hebdomadaire se voyait rouvert.

Aux alentours de 13 heures, les flonflons de la fête allaient se mettre au diapason de l’événement. L’orchestre de Jonny Franc allait parcourir les allées du marché en musique, grâce à la « micro et radio-diffusion de la Maison Chrétien de Braine-le-Comte ».

En soirée, le grand bal de réouverture du Marché du Sud battait son plein entre les murs du Théâtre des Variétés. Jonny Franc était toujours de la partie ! Ah oui et le billet d’entrée revenait à 10 francs. Miss Marché a été désignée, au terme d’une élection qui s’est terminée vers minuit. C’est ce qu’on lisait dans « La Sennette », cette année-là.


Le samedi matin, les bourses sont à sec

Dans le journal « Le Centre » du 20 septembre 1937, on relate l’histoire du marché de la Place Cousin. « Le Val Vert », le bulletin trimestriel publié par le Cercle d’Information et d’Histoire Locale des Ecaussinnes et d’Henripont, a épinglé une série d’articles sur Ecaussinnes, issus de la presse locale (n° 191 / 3e trimestre 2020). En réalité, l’idée de l’installation d’un marché hebdomadaire dans le quartier du Sud est instillée par les commerçants, initiative que l’Administration communale accepte. Le marché y est donc établi provisoirement. La réponse des marchands dépasse toutes les prévisions. La Place Cousin déborde d’étals, tant et si bien qu’il faut s’étendre jusqu’à la Place Verte. Tout porte à croire que ce marché va attirer de nombreux chalands chaque semaine.

Et pourtant, les marchands vont peu à peu déchanter. La charge des frais de transport et les taxes communales sont lourdes pour les marchands et si en plus, le public n’achète pas, « les vendeurs, après quelques heures de vain stationnement devant leurs échoppes, se voient obligés, alors qu’ils ont acquitté leur taxe d’emplacement, de retourner bredouilles. »

Le marché de la Grand Place a, lui, par contre, une réputation solide. Il a lieu tous les mercredis et sa popularité est indiscutable. Pourquoi celui de la Place Cousin ne décolle-t-il pas, s’interroge l’auteur de l’article. Le marché de la Place Cousin a lieu le samedi matin et c’est sans doute là que le bât blesse. « Le samedi matin, le pouvoir d’achat des consommateurs est plutôt restreint. La grande masse de la population est dépourvue de ressources, la paye des ouvriers carriers n’ayant lieu que le samedi après-midi. »

Le journaliste préconise des solutions pour relancer l’activité au Sud. L’une d’entre elles serait évidemment de reporter le marché au samedi après-midi. Il serait aussi judicieux de raboter la taxe communale de moitié. Ces remèdes seraient, de plus, bénéfiques pour le commerce local. « Le marché, partout où il fut instauré, a toujours favorisé le commerce. » Et de solliciter l’intervention de l’Association des commerçants d’Ecaussinnes-Carrières.

Après tout, la Place Cousin est un espace bien coquet et propice au commerce, conclut l’auteur. « Sise dans un milieu pittoresque, bien entretenue et encadrée de jolies et proprettes maisons qui forment avec le pâté de la rue Arthur Pouplier une agglomération de premier plan, la place Cousin est à tous points de vue le plus beau cadre de l’endroit. Pourquoi nos commerçants qui érigent de nouvelles constructions ou apportent des modifications à leurs immeubles ne seraient-ils pas unanimes à donner une plus grande plus-value à leurs propriétés, tout en favorisant le commerce qui doit leur permettre de réaliser des bénéfices honorables ? » De fait.

Provided by Ghent University Library